Le choix du massage comme voie professionnelle s’est fait pour moi après une douzaine d’années passée à exercer des métiers très éloignés de ce domaine (enseignement, développement social urbain). Des métiers intéressants, mais qui renforçaient mon mental et alimentaient certaines peurs, et où je ne trouvais pas ma place.
Le besoin de sens, en rapport avec mon histoire personnelle, m’a poussée, inconsciemment d’abord, à suivre ce chemin, celui du corps et de la « matière ».
Enfant, puis adolescente, j’ai fait l’expérience de touchers très différents, qui ont tous laissé une empreinte profonde en moi : toucher aimant, toucher violent qui pousse à se fermer, à élever un mur invisible entre soi et les autres, toucher enfermant, toucher curieux, toucher consolant…
Ce n’est que récemment que j’ai compris que masser répondait pour moi au besoin de reconstruire un rapport sain au toucher, avant tout bienveillant. A travers le massage, j’ai appris d’abord à recevoir, puis à donner, avec cœur et avec conscience.
Masser, c’est aussi renouer avec une joie d’enfant, un plaisir intense, celui d’utiliser mes mains pour faire, pour créer quelque chose d’unique, que ce soit via la musique, le dessin, ou le bricolage. Mes études, puis mes premières vies professionnelles m’avaient éloignée de cette joie simple, pourtant essentielle à mon équilibre.
Du simple usage de mes mains, compagnes d’une valeur inestimable, j’ai appris à jouer avec mon corps, à vivre chacun de ces moments uniques avec mon corps tout entier. Avec le massage, je peux laisser libre cours à ma créativité, dans un cadre relationnel où priment la confiance et la bienveillance. Le massage m’enseigne, tous les jours, à donner sa place à l’autre, à le laisser s’exprimer, à écouter le dit et le non dit, à être dans le moment présent. Je me laisse guider, je joue, j’improvise à partir du corps de l’autre, toujours dans la connivence et l’écoute des potentialités et des limites.
Au départ, j’avais envisagé l’apprentissage du massage comme une première étape vers ce que je considérais comme mon but : devenir réflexologue. En réalité, j’ai découvert un art véritable, une voie de réalisation que je commence tout juste à explorer. Je me suis formée à la réflexologie plantaire, l’ai pratiquée avec bonheur pendant 5 ans, jusqu’à une prise de conscience récente et libératrice : cet outil n’était pas, comme je l’avais toujours pensé, mon outil de prédilection. J’ai donc fait le choix de ne plus la pratiquer professionnellement, afin d’être en cohérence avec mes besoins profonds et de ne pas m’écarter de mon chemin.
Aujourd’hui, je pratique le massage avec passion et enthousiasme, sous diverses formes, afin de pouvoir répondre aux attentes et besoins des personnes qui se confient à mes mains.